2. Dezember

Réponses de Didier Burkhalter, Conseiller national, NE

La retraite du père Noël sera-t-elle sûre et durable?
Aujourd'hui, tout ou presque semble s'expliquer scientifiquement. Normal, dans cette Suisse où chaque risque est assuré, où les statistiques apparemment inattaquables se prennent à remplacer les couleurs indécises de l'avenir. Dès lors, est-il encore possible de croire au père Noël?

D'ailleurs, le père Noël lui-même doit douter de lui s'il imagine, lui aussi, prendre sa retraite. Car il n'est pas comme tout le monde; il ne vieillit pas, du moins pas davantage. Depuis si longtemps, il fait rêver tous les enfants, non pas comme s'il était réellement humain, mais comme une idée: une belle et merveilleuse idée, tant de fois partagée qu'elle devient réelle, pour toujours.

L'AVS est une autre belle idée de solidarité qui est devenue réalité dans notre société. Mais dans cet hiver 2003 qui s'approche, on sent toutefois le doute s'installer. Cette idée-là serait-elle en danger? pourrait-elle s'envoler comme un fragile flocon de neige dans les frimas des temps trop modernes?

Non. Car ce serait alors méconnaître la force du pays, sa capacité à créer des richesses, à assurer sa cohésion. Le futur de l'AVS ne se bloquera pas sur l'âge de 65 ou de 67 ans. Il se dessinera de manière plus souple, peut-être en tenant davantage compte du nombre et de la dureté des années; et il revalorisera le travail de celles et ceux qui n'ont plus vingt ans.

A l'avenir, les Suisses sauront puiser constamment dans leurs énergies fondamentales pour renouveler de telles idées, pour en faire un relais sans fin entre les générations. Même lorsqu'ils disent, sans s'écouter vraiment, qu'ils ne croient plus au père Noël!